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Fractionner l’apport en azote pour optimiser la fertilisation du blé tendre

Dans la production céréalière, la fertilisation azotée représente un enjeu majeur pour maximiser à la fois les rendements et la qualité des cultures. L’une des pratiques les plus recommandées sur le blé tendre pour atteindre cet objectif reste le fractionnement de l’apport en azote. En s’appuyant sur les recommandations des experts et les résultats d’essais, cette stratégie se révèle être un pilier essentiel pour ajuster au mieux les besoins du blé tout au long de son cycle de croissance.

S’il y a bien une stratégie agronomique qui s’adapte au rythme de croissance d’une culture comme le blé tendre, répondant à ses besoins en temps réel pour garantir des récoltes abondantes et de qualité, c’est le fractionnement de l’apport en azote. La question du nombre de passages relève d’une méthode précise pour nourrir le blé tout au long de son développement.

Trois étapes clés

La fertilisation du blé tendre constitue une étape cruciale dans le processus de production agricole. Parmi les différentes pratiques agronomiques recommandées, le fractionnement de l’apport en azote émerge comme une stratégie particulièrement efficace pour répondre aux besoins spécifiques de cette culture emblématique. Les recommandations d’Arvalis, l’institut technique du végétal, proposent de diviser l’apport en azote en trois étapes clés du cycle de croissance du blé tendre : au stade tallage, au stade épi 1 cm et entre le stade 2 nœuds et le stade gonflement. Le fractionnement de l’apport en azote s’appuie sur une compréhension précise des besoins de la plante tout au long de son cycle de croissance. En effet, la cinétique d’absorption de l’azote par le blé tendre n’est pas linéaire : elle augmente considérablement à partir de la montaison pour atteindre un pic entre le stade 2 nœuds et le stade floraison. Fractionner l’apport en azote permet ainsi de fournir à la plante la quantité nécessaire d’éléments nutritifs au moment opportun, favorisant une croissance vigoureuse et limitant les risques de carences ou de pertes par lessivage.

Deux passages minimum

Le premier apport, réalisé au stade tallage, vise à maintenir l’alimentation azotée de la culture jusqu’au deuxième apport, tout en tenant compte des reliquats azotés présents dans le sol. Le deuxième apport, effectué juste avant le début de la montaison, répond aux besoins élevés du blé à ce stade crucial de son développement, favorisant ainsi une production de biomasse optimale. Enfin, le troisième apport, réalisé entre le stade 2 nœuds et le stade gonflement, contribue à l’augmentation de la teneur en protéines des grains et à la maximisation du rendement global de la culture. Au-delà de l’aspect quantitatif, le fractionnement de l’apport en azote présente également des avantages qualitatifs, notamment en termes de taux de protéines dans les grains. En divisant l’apport en plusieurs étapes, cette stratégie permet d’optimiser l’utilisation de l’azote et de réduire les risques de surfertilisation, contribuant ainsi à la préservation de l’environnement et à la durabilité de l’agriculture.

La tentation de limiter les passages de l’épandeur et de se contenter de deux passages peut être forte. Bien que les besoins du blé soient couverts, un fractionnement en deux apports peut entraîner une surfertilisation en début de cycle et une insuffisance d’azote plus tard dans la saison, pouvant potentiellement affecter les rendements et la qualité des grains. Il augmente aussi le risque de pertes par volatilisation et de pollution des eaux souterraines.

Un apport tout au long de la croissance

Si les deux approches peuvent conduire à des résultats agronomiques acceptables, le fractionnement en trois apports semble offrir des avantages significatifs en termes de précision, d’efficacité et de durabilité dans la fertilisation du blé tendre. En fournissant à la plante les quantités d’azote nécessaires à chaque étape clé de son développement, cette stratégie permet d’optimiser à la fois les rendements et la qualité des récoltes, tout en minimisant les risques environnementaux associés à une fertilisation inadaptée.

Il semble incontournable de fractionner l’apport en azote pour une fertilisation efficace du blé tendre. En ajustant la dose et le timing des apports en fonction des besoins spécifiques de la culture, cette stratégie permet d’optimiser à la fois les rendements et la qualité des récoltes, tout en contribuant à une gestion durable des ressources.

 

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