L’azote, élément primordial pour le maïs grain
Socle de l’alimentation dans de nombreux pays, le maïs grain est essentiel à la sécurité alimentaire mondiale. Pour maximiser les rendements, tout en répondant aux enjeux environnementaux actuels, des stratégies précises de fertilisation doivent être suivies.
Indissociable de la production de maïs grain, la fertilisation azotée est un pilier de cette culture. Pour se développer et produire des grains en quantité, les plantes absorbent cet élément tout au long de leur croissance. C’est à partir du stade 8-10 feuilles que la demande d’azote devient la plus importante (pour la floraison, la création des grains et jusqu’à la maturité) : à cette période, le maïs absorbe les trois quarts de ces besoins totaux en azote.
Estimer les apports nécessaires
Pourtant, d’une parcelle à l’autre, les besoins en engrais peuvent varier. Selon la structure du sol, sa fourniture en azote et les conditions pédoclimatiques, la fertilisation par l’agriculteur devra être plus ou moins importante. Pour assurer un apport adéquat, il faut donc non seulement calculer les besoins en azote des cultures selon les objectifs de rendement, mais aussi prendre en compte la quantité d’azote que les racines ne peuvent pas extraire et estimer les fournitures de cet élément par le sol. Sans oublier de prendre en compte les effets de l’irrigation sur ces apports.
Échelonner la fertilisation
La stratégie de fertilisation peut être échelonnée sur deux périodes clés. La première au moment des semis, pour obtenir une plante vigoureuse, au système racinaire bien implanté et capable de résister aux potentiels aléas climatiques de la saison. Il est ensuite impératif d’intervenir une seconde fois au stade 5-10 feuilles. Cette fertilisation va agir plus spécifiquement sur les rendements en soutenant le développement des épis.
Enfouissement
Cette technique peut permettre d’allier à la fois l’aspect économique et environnemental. Lorsque la quantité calculée d’azote à apporter est assez élevée, il peut être judicieux de faire un apport avant le semis qui sera enfoui. De même, de plus en plus d’appareils équipés de coutres permettent d’enfouir l’engrais au pied des racines ou à proximité. Ainsi, on aura une meilleure efficience de l’azote apporté.
Apports complémentaires
Lors de la première phase, il pourra être nécessaire d’apporter du phosphore et du potassium, selon les analyses de sol. Bien que le maïs grain soit une culture peu exigeante pour ces deux éléments, les déficits en début de cycle peuvent avoir des conséquences importantes sur les rendements.
Enfin d’autres éléments tels que le soufre, le magnésium, le zinc, le fer ou encore le calcium peuvent aussi être intégrés pour renforcer la résistance des maïs et leur qualité. Tous ces éléments peuvent s’associer au même moment, à condition d’établir une stratégie de fertilisation permettant de maximiser l’efficacité d’utilisation des nutriments par la plante et de limiter les pertes.
Des engrais foliaires en complément
Outre la fertilisation du sol, des apports d’engrais foliaires peuvent être utilisés en complément, au cours du printemps, pour favoriser la formation des grains. Ces apports ciblés corrigent les potentielles carences des maïs, notamment en cas de blocage des éléments nutritifs ou de stress des végétaux. Notez toutefois que cette fertilisation reste un outil complémentaire, dont les doses doivent être optimisées et intégrées dans une stratégie de fertilisation globale des sols afin de réduire les risques environnementaux, tout en maintenant la productivité agricole.