Azote et soufre : un équilibre fondamental pour les céréales à paille
Longtemps, l’importance du soufre a été négligée dans les grandes cultures. Pourtant, cet élément joue un rôle essentiel dans l’absorption de l’azote par la plante, et in fine, sa résilience et son rendement.
Pour les plantes, soufre et azote sont étroitement liés : le premier va conditionner l’absorption du second. Le soufre qui intervient au niveau de la photosynthèse et de la production de protéines, permet, en effet, à la plante d’activer les enzymes impliquées dans la fabrication d’énergie, d’acides gras et de métabolites secondaires d’autodéfense, comme les glucosinolates par exemple. L’équilibre entre soufre et azote est donc essentiel pour une synergie efficace, d’autant plus en grandes cultures.
Des demandes en protéines élevées
Des céréales à paille, telles que le blé, l’orge, ou le seigle, ont des demandes en protéines élevées, notamment au stade de la formation des graines. La fertilisation en soufre et en azote permet donc aux plantes de répondre à ces demandes, particulièrement lorsque les sols ont été lessivés par de fortes averses. Le système racinaire des céréales étant superficiel, ces carences ne peuvent être palliées par des réserves en profondeur. Sans cet équilibre entre azote et soufre dans les horizons de surface, la synthèse des protéines peut être compromise, affectant ainsi la croissance et la qualité des récoltes.
Coupler les apports
Comme l’azote, l’apport de soufre peut intervenir à différents stades de développement de la céréale. Il est d’ailleurs recommandé de coupler ces deux éléments lors des fertilisations, réalisées dès le démarrage des cultures, mais surtout au tallage. Durant cette période, l’absorption de l’azote par les plantes est cruciale pour la densité et la multiplication des tiges. Ainsi, il est crucial de prévenir les carences en azote et en soufre pendant ces stades de croissance. Une bonne synergie permettra d’améliorer les rendements et la qualité nutritive des grains avec la formation de protéines de haute qualité, associée à une teneur plus élevée en nutriments (acides aminés, minéraux et vitamines).
Une utilisation plus efficace de l’azote
L’apport en soufre permet également de limiter les besoins en azote. Puisque le premier joue un rôle majeur dans l’assimilation du second, un apport adéquat offre une utilisation plus efficace. En misant sur cette synergie, azote-soufre, les agriculteurs peuvent ainsi réduire l’usage d’engrais, préserver la fertilité du sol et limiter le gaspillage ainsi que les risques de pollution dus aux lessivages.
Des cultures résistantes aux aléas
La fertilisation couplée et l’équilibre soufre-azote jouent un rôle majeur dans la résistance des plantes aux maladies et stress environnementaux. Ces dernières années, plusieurs études ont mis en avant ce bénéfice : un bon équilibre soufre-azote et la production de protéines associées permettent à la plante d’améliorer sa capacité à activer ses mécanismes de défense naturelle. Les céréales à paille peuvent ainsi mieux résister aux pressions de l’environnement, réguler leur métabolisme hydrique en cas de sécheresse et maintenir un niveau de productivité stable malgré les aléas météorologiques.