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Betterave sucrière

Optimiser la fertilisation des betteraves

La betterave est une culture exigeante, nécessitant une gestion précise de la fertilisation pour atteindre son plein potentiel. L’Institut Technique de la Betterave (ITB) offre des conseils approfondis, de la gestion de l’azote à la fourniture d’oligo-éléments essentiels, en passant par le positionnement stratégique des apports, pour maximiser les rendements tout en préservant l’environnement. 

La fertilisation de la betterave ne se résume pas uniquement à la simple distribution d’engrais. C’est un processus complexe qui nécessite une compréhension approfondie de ses parcelles et des besoins spécifiques de la culture. Lors de l’application des engrais, plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour adapter les techniques et les périodes d’apport, notamment la disponibilité initiale des éléments nutritifs.

L’azote et le phosphore, pour des plantes en bonne santé

Essentiel pour la croissance et le développement des plantes, l’azote reste le principal engrais à apporter aux cultures. Pour déterminer la juste dose, il est conseillé de procéder à la mesure du reliquat sortie hiver pour chaque parcelle. L’apport d’engrais se fait principalement avant le semis, mais si les quantités sont importantes, la dose peut être fractionnée et le reliquat distribué avant le stade 4 feuilles. L’enfouissement permet de limiter les pertes, en plaçant stratégiquement l’engrais à proximité des plants. Sauf dans certains sols très riches, il n’est pas recommandé de faire l’impasse sur les engrais azotés. En revanche, il est possible dans certains contextes de réduire la dose appliquée. L’ITB a calculé un optimum technico-économique de l’ordre de -40kgN/ha lorsque les doses conseillées sont supérieures à 100kgN/ha.

Le phosphore sert pour le développement racinaire et la formation des racines de betterave. La dose appropriée de phosphore à apporter se calcule grâce à la méthode établie par le Comifer, qui prend en compte la teneur du sol, l’exigence de la culture, l’historique des apports et les exportations prévues. Les apports de phosphore peuvent être réalisés à l’automne ou au printemps en fonction de la teneur du sol et des besoins de la culture.

Des oligo-éléments indispensables à la croissance

En tant qu’élément très soluble, le potassium joue un rôle crucial dans la croissance des betteraves, notamment dans la régulation de la pression osmotique et le transport des éléments nutritifs. La quantité nécessaire de potassium est également calculée avec la méthode Comifer. Comme pour le phosphore, les apports de potassium peuvent être réalisés à l’automne ou au printemps, en privilégiant les formes sulfate ou chlorure.

Pas de photosynthèse sans magnésium, qui sert à la formation de la chlorophylle dans les feuilles. Pour éviter les carences en magnésium, il est recommandé de réaliser un apport de magnésie sous forme de sulfate, surtout en cas de fortes fertilisations potassiques. Les apports de magnésium doivent être adaptés en fonction du type de sol et de la teneur en MgO échangeable, déterminée par une analyse de sol récente.

Le soufre et le bore, à ne pas négliger

Bien que les carences en soufre ne soient pas fréquentes dans les cultures de betterave, il est important de prendre en compte cet élément qui sert à la fabrication des protéines. Des apports peuvent être nécessaires en cas de carence, à confirmer par une analyse des feuilles. Celles-ci deviennent jaunes-vertes, la plante est raidie et les feuilles deviennent cassantes. Les apports de soufre peuvent être réalisés sous forme de sulfate de magnésie, qui constitue également un apport en magnésium.

Le bore est essentiel pour le développement des betteraves : sans lui, pas de croissance et un noircissement qui débute par les feuilles et qui peut s’étendre, jusqu’à abîmer les racines. Sa disponibilité dans le sol varie selon plusieurs facteurs, dont la quantité de précipitations sur l’année écoulée, la teneur en matière organique et la texture du sol ; c’est pourquoi il est recommandé de réaliser régulièrement des analyses de sol. Pour être à l’optimum, les apports de bore au sol doivent être réalisés avant la préparation et le semis. Si les apports sont faits en végétation, il faut attendre 80 % de couverture.

Chaque élément joue un rôle essentiel dans le développement des betteraves. En suivant les recommandations de l’ITB et en adaptant les pratiques aux spécificités de chaque parcelle, il est possible de tirer le meilleur parti de la culture tout en préservant les ressources naturelles. Une bonne stratégie de fertilisation garantit non seulement des résultats optimaux à court terme, mais contribue également à la durabilité à long terme, faisant ainsi de cette pratique agricole un exemple de gestion responsable et éclairée.

Plus d’infos sur le site de l’ITB : https://www.itbfr.org/themes-de-travail/sol-fertilisation/

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