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Fertilisation

Comprendre l’impact carbone de son exploitation pour mieux le réduire

L’agriculture représente environ 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Alors que le changement climatique s’accélère, l’amélioration du bilan carbone des exploitations devient un enjeu de taille. Mais ce secteur dispose d’un avantage non négligeable : il est aussi en capacité de stocker ces gaz dans le sol.

Contrairement aux autres secteurs, l’agriculture n’est qu’un faible émetteur de dioxyde de carbone (CO2). Les deux principaux gaz à effet de serre (GES) émis sont le méthane (CH4, fermentation liée à la digestion de la cellulose par les ruminants) et le protoxyde d’azote (N2O, dégradation des engrais par les bactéries du sol). Ainsi, la notion d’impact carbone ne concerne pas uniquement le CO2, mais tous les gaz à effet de serre, calculés en équivalence. Par exemple, une vache allaitante qui émet 86 kg de méthane par an correspond à une émission de 2 200 kg en équivalent CO2, car le méthane a un effet réchauffant près de 28 fois plus élevé que le dioxyde de carbone.

Agriculture carboneUne analyse du cycle de vie

L’impact ou l’empreinte carbone d’une exploitation agricole englobe toutes les émissions de GES et les convertit en équivalent CO2. En agriculture, les sources d’émission sont multiples. Elles dépendent des productions végétales et animales menées sur l’exploitation, de l’usage de machines et de leur consommation de carburant, de l’engrais utilisé, de la gestion des effluents, des pratiques de gestion des sols ou encore du transport des produits. Une méthode couramment utilisée pour évaluer l’impact carbone est l’analyse du cycle de vie (ACV) qui évalue les émissions à chaque étape, depuis la production des intrants jusqu’à la distribution, la consommation et la fin de vie. Dans le cas de l’impact carbone d’une exploitation agricole, l’ACV s’arrête aux portes de la ferme, c’est-à-dire que les émissions comptabilisées sont celles de la production et du transport des intrants jusqu’à la ferme, plus celles de l’activité agricole en tant que telle. L’ACV sert ensuite à évaluer l’impact carbone d’un produit lorsque toutes les émissions sont considérées, celles de l’amont agricole comme celles de l’aval industriel, jusqu’au consommateur final…et au recyclage !

Être rémunéré pour ses efforts

Estimer l’empreinte carbone d’une exploitation est essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette démarche permet à l’agriculteur d’améliorer l’efficience de son système de production. Il peut ensuite communiquer sur ces pratiques vertueuses, mais également être rémunéré pour ces efforts, avec des subventions (comme les mesures agroenvironnementales et climatiques ou MAEC), des primes filières ou via la vente de crédits sur le marché du carbone. Sur ce marché, les agriculteurs vendent des tonnes de CO2 évités, achetés par ceux qui, au contraire, dépassent le seuil d’émissions autorisé ou fixé volontairement.

L’agriculture : un allié pour le stockage du carbone

En termes d’impact carbone, l’agriculture constitue une partie de la solution. Outre l’adaptation des pratiques agricoles pour réduire les émissions et l’amélioration du bilan carbone des produits, les exploitations agricoles possèdent un autre levier d’action : le stockage de carbone. Grâce à la photosynthèse, les plantes captent le carbone de l’air. Elles le distribuent ensuite de manière dynamique dans le sol. Les prairies permanentes, la rotation des cultures, l’agroforesterie, ou encore la couverture permanente des sols favorisent la séquestration du carbone dans le sol.

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