Impact carbone : très variable selon l’engrais
Réduire l’empreinte carbone de l’agriculture constitue un défi majeur, d’autant plus que ce secteur représente la deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre en France, avec 19 % des émissions nationales, derrière le transport (32 %), selon les chiffres du Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques. Parmi ces émissions agricoles, environ 30 % sont associées aux cultures, principalement en raison de l’utilisation des engrais azotés. L’impact carbone des engrais azotés est quant à lui imputable de 30 à 40 % à la fabrication elle-même, du fait de la consommation de gaz naturel (voire de
charbon en Chine) dans le procédé de transformation de l’azote de l’air en ammoniac (procédé Haber Bosch). Pour décarboner entièrement la production d’engrais, il est possible d’utiliser dans ce procédé une source d’énergie verte renouvelable à impact carbone réduit (ammoniac vert). Une autre possibilité est de produire des engrais en stockant les gaz à effet de serre qui sont émis par les usines par production d’ammoniac bleu. Il est à noter que l’urée contient une part de carbone dans le produit fini. Une autre piste sérieuse pour réduire l’impact des engrais sur le climat est de jouer sur la réduction des pertes aux champs qui représentent 60 à 70 % de l’impact. Cela passe par des formes protégées d’engrais, un meilleur pilotage des apports ou un travail en synergie sur les sols, avec ou non recours à des biostimulants (amélioration de l’efficience des racines dans le sol vis-à-vis de l’azote). Les engrais P et K ont, quant à eux, un impact carbone très faible.