Pommes de terre : mesurer l’intérêt de fractionner
Lorsque les quantités à apporter sont importantes, la question se pose d’une gestion plus précise pour maximiser l’efficacité avec un deuxième apport après la levée.
En moyenne, les besoins d’azote à couvrir en pommes de terre sont de 200 kg par hectare avec un maximum de 300 kg par hectare, selon les références d’Arvalis rehaussées en 2019. Ces valeurs sont importantes et nécessitent dans de nombreuses situations un fractionnement afin de maximiser l’efficacité de l’engrais pour éviter les pertes par lessivage et assurer une nutrition adéquate tout au long du cycle de culture. Une synthèse réalisée par Arvalis de 54 essais a montré qu’un premier apport à la plantation, représentant au moins 50 % de la dose totale, suivi d’un second apport au plus tard 45 jours après la levée, favorise l’absorption de l’azote et améliore le rendement. Le premier apport dans ce cas est couramment de 2/3 à 70 % de la dose à apporter.
Enfouissement
La localisation de l’engrais à la plantation à proximité du plant – que ce soit pour une plantation en butte ou en billons est une pratique fortement recommandée pour optimiser l’efficacité de l’azote notamment, car l’engrais est incorporé et protégé dans le sol. Il faut cependant veiller à ce que la descente de l’engrais soit suffisamment éloignée du plant (entre 5 et 10 cm). En buttes, « il est conseillé de le positionner à 5 cm sous le tubercule et 7-10 cm sur le côté de la ligne de plantation », rappelle l’Unifa (L’Union des Industries de la Fertilisation). En billons de trois rangs, l’Unifa préconise d’uniformiser l’apport par la localisation de l’engrais azoté liquide à la plantation à l’aide de coutres situés à proximité des socs ouvreurs de la planteuse (10 cm de part et d’autre de la ligne et 10 cm sous le plant). Dans tous les cas, le pilotage du deuxième apport peut ensuite être réalisé à l’aide d’outils d’aide à la décision (OAD) de type Jubil (Arvalis) avec possibilité d’évitement du deuxième apport lorsque certains seuils ne sont pas dépassés.
La localisation de l’engrais sous terre à la plantation assure une réduction des pertes. (A. DUFUMIER)