Maïs : le plein de solutions pour la localisation
Localiser l’engrais azoté au semis, et en végétation nécessite la mise en œuvre de matériels adaptés.
L’optimisation des apports d’azote sur le maïs repose non seulement sur le bon calcul des doses à apporter, mais également sur la précision de leur localisation afin d’assurer la meilleure disponibilité à la plante. Avec des besoins totaux qui dépassent généralement les 200 unités d’azote, et en prenant en compte les fournitures du sol, deux apports sont généralement prévus. Le premier apport au semis, et un second idéalement entre les stades 6 et 8 feuilles, qui doivent servir à assurer la continuité de la nutrition azotée de la plante jusqu’à la fin de son cycle. Au moment du semis, l’application localisée d’engrais, souvent appelée « fertilisation starter », vise à fournir aux jeunes plants les nutriments essentiels pour un démarrage vigoureux. Cette technique consiste à positionner un engrais riche en phosphore (P) et en azote (N) à proximité de la graine, favorisant ainsi le développement précoce des racines et une croissance homogène. L’avantage agronomique de la localisation de l’engrais au semis pour le maïs a été clairement démontré par Arvalis.
Localiser au semis
Les engrais starters peuvent être appliqués sous forme solide ou liquide, en fonction du matériel disponible et des conditions spécifiques de la parcelle. L’avantage de l’apport au passage du semoir monograine est qu’il est possible d’enfouir l’engrais dans le sol et ainsi de limiter fortement les pertes par volatilisation. Certains semoirs sont même capables de localiser l’engrais granulé en poquets à proximité de chaque graine pour une efficience encore accrue. Il est conseillé de veiller à respecter une distance optimale à la graine de 5 cm à côté et 5 cm en dessous, pour limiter les phénomènes de toxicité ammoniacale et en même temps garantir le meilleur gain de cet apport sur la culture. Lorsque le matériel ne permet pas de localiser l’engrais séparément, il peut être apporté dans la raie de semis via des micro-granulés appliqués par la trémie réservée à l’insecticide par exemple. La dose apportée est alors plus faible pour limiter tout risque de toxicité sur la culture, et elle doit souvent être complétée par un apport en plein (pour assurer pleinement le besoin en phosphore qui peut devenir limitant à cette période). Les utilisateurs des techniques de semis au strip-till peuvent également localiser l’engrais avec un passage de l’outil muni d’une trémie et d’une distribution d’engrais. En semis au strip-till, l’effet starter est particulièrement recherché du fait d’une faible minéralisation de l’azote dans ces sols non travaillés par des outils mécaniques. Dans tous les cas, l’apport au semis est généralement limité à 40 unités d’azote, pour éviter le risque de lessivage précoce et de pertes. En effet, c’est quelques semaines plus tard – entre les stades 6 et 8 feuilles – que la plante présente les plus gros besoins en azote.
Localiser en végétation
Le deuxième apport – habituellement plus conséquent est souvent nécessaire avec une limite liée au risque de brûlure des feuilles à éviter. Pour parer au risque de volatilisation, la localisation avec enfouissement est une technique qui peut présenter de l’intérêt. Des bineuses équipées d’une trémie et d’une distribution avec une sortie au niveau des dents peuvent ainsi permettre d’enfouir et de localiser l’engrais en végétation, en même temps que de profiter de l’effet désherbant. Certains semoirs de sous-semis peuvent aussi être utilisés à cette fin en végétation avec un enfouissement par le travail d’une herse adaptée pour ne pas abimer la culture. Nombreux sont les agriculteurs qui adaptent par eux-mêmes des dispositifs présents sur l’exploitation. L’enfouissement peut également concerner les engrais liquides minéraux et les engrais organiques liquides comme les digestats et les lisiers. En végétation, l’enfouissement est localisé dans l’inter-rang pour un meilleur respect des racines. Plus l’engrais est enfoui profondément, et plus il se trouve protégé. L’efficacité « est supérieure à 90 % à 35 cm, encore de 80 à 90 % à 10 cm, mais seulement de 40 à 60 % si l’incorporation reste superficielle (3 à 5 cm) », constate Arvalis.
Le binage représente une bonne opportunité pour enfouir l’engrais à partir du stade 4 feuilles. (A. DUFUMIER)
Un semoir comme le Precea est capable de former des poquets d’engrais positionnés à proximité de chaque graine. (Amazone).