Le soufre impacte le rendement des céréales
Les carences en soufre, souvent invisibles à l’œil nu, peuvent entraîner des pertes de rendement significatives pour les céréales. Comprendre les risques et les pratiques préventives est essentiel.
Le soufre, élément essentiel pour la croissance des céréales, joue un rôle crucial dans la synthèse des protéines et de la chlorophylle. Son absorption, similaire à celle de l’azote, se concentre principalement entre le tallage et le début de la montaison. Les retombées atmosphériques de soufre ayant diminué du fait des mesures internationales de lutte contre les pluies acides, notamment et la fin de l’utilisation du fuel lourd, les apports ne sont plus assurés pour compenser les exportations. Ainsi, les vraies carences en soufre pour les céréales sont de plus en plus fréquentes, notamment sur les sols filtrants ou pauvres en matière organique capable de se
minéraliser au printemps. Les impacts de ces carences peuvent être considérables sur les composantes du rendement avec une baisse du nombre d’épis et de leur fertilité. Les pertes de rendement vont de 2 à 10 quintaux par hectare en cas de déficience modérée, voire jusqu’à 30 quintaux à l’hectare dans les situations les plus graves. Les symptômes de carence apparaissent généralement à partir du stade montaison. Ils sont repérables par des zones vert pâle dans les parcelles avec présence de feuilles jaunies. Cependant, une carence peut aussi rester invisible, entraînant des pertes discrètes, mais substantielles. Les pratiques préventives sont la clé pour limiter ces impacts. Il s’agit d’une part d’identifier et d’agir dans les situations les plus à risque selon le type de sol et de système de culture. Comme le soufre est un élément mobile (ayant une dynamique proche des nitrates), les apports de soufre, sous forme de sulfate biodisponible, doivent être synchronisés avec les besoins, entre le tallage et le début montaison. Un apport couplé à l’azote, avec un ratio N/SO3 équilibré, constitue une solution optimale.