Anticiper ses besoins en soufre pour la prochaine campagne
Le raisonnement du soufre peut s’anticiper comme pour les engrais azotés afin de pouvoir sécuriser ses achats en morte-saison au milieu et à la fin du printemps.
Et si l’on raisonnait ses apports de soufre comme ceux de l’azote, par une approche du bilan avec anticipation des besoins d’une campagne sur l’autre ?
Une telle approche apparaît comme judicieuse au moins pour trois raisons. D’une part, car les apports d’azote et de soufre méritent au maximum d’être couplés d’un point de vue agronomique avec des apports à réaliser principalement en sortie d’hiver et première moitié du printemps. Par ailleurs, l’anticipation en morte-saison au milieu et à la fin du printemps peut permettre de sécuriser son approvisionnement et de fixer un prix en gagnant de la visibilité sur ses charges. D’autre part, la ressource en soufre biodisponible s’érode ces dernières années du fait de la baisse des dépôts atmosphériques liée à la pollution aux fuels lourds. Sachant par ailleurs, que le soufre sous sa forme biodisponible est un élément très mobile et lessivable, et qu’il n’est pas capitalisé dans le sol, mis à part au sein de la matière organique qui restitue du soufre disponible comme l’azote par minéralisation.
Des besoins variables
Les besoins en soufre varient selon les cultures. Le colza, par exemple, est particulièrement exigeant, nécessitant jusqu’à 75 unités de SO₃ par hectare au début de la montaison, généralement entre mars et début avril. Les céréales à paille, telles que le blé et l’orge, ont des besoins estimés entre 50 et 90 kg de SO₃ par hectare. Pour anticiper les besoins en soufre de la prochaine campagne, on soustrait l’évaluation de ces besoins totaux aux fournitures du sol sachant que les sols pauvres en matière organique et les sols sableux sont plus à risque de carence, de même que les sols à précédents de légumineuses (hormis couverts de légumineuses restitués au sol). Il ne faut pas oublier dans le raisonnement que certaines formes d’engrais phosphatés ou potassiques apportent également du soufre en quantités parfois importantes.